Lorsque j’accompagne des équipes ou des managers, j’observe que les réunions d’équipe peuvent être source de tension et d’incompréhension. À l’inverse, elles peuvent devenir un véritable levier de cohésion et d’engagement si la communication est efficace.
C’est ici qu’entre en jeu la notion de Communication Non Violente (CNV). Cette approche ne repose pas sur une technique ou un vocabulaire à maîtriser, mais sur une intention : celle de nourrir la qualité de la relation interpersonnelle et d’améliorer la collaboration entre collaborateurs.
Poser un cadre relationnel clair
Avant d’aborder le contenu de la réunion, je vous invite à poser un cadre qui rappelle que l’objectif n’est pas seulement d’échanger des informations. Il s’agit de mettre en place un espace d’échange constructif et qualitatif.
La CNV invite à commencer par l’intention : créer un environnement où chacun se sent écouté, reconnu et légitime à s’exprimer.
Concrètement, débutez par un court tour de table : Comment chacun se sent aujourd’hui ? Que souhaite-t-il ou elle pour cette réunion ? Ces quelques minutes suffisent à installer une présence mutuelle et à poser un climat d’écoute bienveillante.
Ce moment d’ouverture envoie un message fort : l’humain prime, chacun a son rôle à jouer. La réunion devient un lieu de construction collective plutôt qu’une contrainte.
Structurer les échanges avec la CNV
La CNV repose sur quatre étapes essentielles : observer, ressentir, identifier le besoin, formuler une demande. Dans le contexte d’une réunion, chaque étape devient un fil conducteur.
1. L’observation objective
Lorsqu’un sujet est abordé, j’invite d’abord à partir de l’observation : décrire les faits sans jugement ni interprétation.
2. L’expression des émotions
Puis vient le temps du ressenti, où chacun peut exprimer comment il vit la situation : frustration, inquiétude, curiosité, enthousiasme…
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les émotions et l’intelligence émotionnelle ont toute leur place en entreprise.
Exprimer ses émotions permet :
- d’éviter les non-dits et les tensions qui peuvent en découler
- de clarifier ce qui est important pour chacun
- d’instaurer un climat de confiance.
Reconnaître les émotions, ce n’est pas “être trop sensible”, c’est mettre des mots sur ce que l’on vit afin d’avancer de façon plus claire, plus authentique et plus constructive.
3. L’identification des besoins
Ensuite, nous explorons les besoins sous-jacents exprimés par ces émotions :
- besoin de clarté,
- de soutien,
- de reconnaissance,
- de cohérence.
Identifier ces besoins permet de sortir des tensions pour entrer dans la compréhension.
4. La formulation d’une demande
Enfin, nous passons à la demande : définir ensemble une action simple et réalisable, qui permettra d’avancer concrètement et de répondre au besoin identifié.
Cette structure redonne du sens à la réunion. Elle aide à ne pas se perdre dans les reproches ou les malentendus, et à formuler des propositions constructives.
Cultiver des interactions bienveillantes
L’application de la CNV ne tient pas qu’à une méthode, mais à une posture. Pendant la réunion, veillez à ce que chacun puisse s’exprimer sans être interrompu.
Lorsque vous sentez une tension, prenez le temps de nommer ce qui se passe : « Je perçois qu’il y a de la frustration, est-ce que c’est juste ? ». Ce simple recadrage suffit à apaiser les échanges et permet de revenir à une écoute réelle.
Enfin, terminez par un court retour d’expérience collectif : Qu’est-ce qui a bien fonctionné ? Que pourrions-nous améliorer la prochaine fois ? Ce rituel de clôture nourrit la confiance et l’envie de progresser ensemble.
Suivre une formation pour installer cette démarche dans la durée
Intégrer la CNV dans les réunions d’équipe ne se fait pas du jour au lendemain. Cela demande de la régularité, de la bienveillance et un certain lâcher-prise.
Lors de ma formation “Développer son intelligence émotionnelle pour mieux communiquer“, je vous invite à poser les bases communes et à expérimenter les quatre étapes à travers des mises en situation concrètes.
Lorsque la CNV est intégrée dans les réunions, la différence se ressent très vite. Les discussions deviennent plus fluides, les désaccords se gèrent avec calme, et chacun se sent davantage impliqué. Les décisions sont mieux comprises, mieux acceptées, et la confiance se renforce.